Pendant la période de l’élection du nouveau Pape, beaucoup d’encre a coulé par rapport au style du Cardinal Ratzinger de diriger la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Plusieurs personnes ont parlées qu’il ne serait pas bien qu’il soit élu Pape, parce qu’il était trop radical dans ses «opinions » théologiques, et qu’il n’admettait pas d’autres avis que le sien. Bien sûr qu’il en a qui ont dit n’importe quoi là dessus, mais les réactions les plus fortes sont venues après l’homélie que le Cardinal Ratzinger a prononcée lors de la messe d’ouverture du Conclave. Celui qui allait être élu le nouveau Pape a alors parlé d’une dictature du relativisme. Après cette homélie, plusieurs ont été les interviews avec le but de commenter l’homélie du Cardinal. Une dame interviewée a alors dit : « Je ne suis pas d’accord avec ça ; je pense que c’est une audace vouloir avoir une vérité et n’est pas accepter qu’une autre personne aie aussi sa vérité ; chacun a sa propre vérité. »
Après tout ce débat, une question se pose : « Qu’est-ce que la vérité ? Est-ce qu’il existe une vérité ou plusieurs ? Chacun a sa vérité ? »
Déjà les philosophes grecs se posaient la question de la vérité. Pour eux, l’homme sage était celui qui cherchait la vérité par-dessus de tout. Dans «le Banquet », après avoir eu son discours très beau mais plein de mensonges anéanti par Socrate, Agathon lui dit : « Mon cher Socrate, je ne peux pas te contredire » ; Socrate lui répond : « C’est la vérité que tu ne peux pas contredire, cher Agathon ; Socrate, on peut bien le contredire aisément ». Donc, pour Socrate, la vérité ne peut pas être niée. Aristote disait que «la vérité est l’affirmation de ce qui est ; c’est l’adéquation de l’intelligence à la réalité ». L’intelligence prend conscience d’une certaine réalité, elle l’accueille, l’intelligence ne peut pas nier la réalité et la vérité qui y est contenue. Donc, nous ne pouvons pas confondre les vérités qui sont là, devant nous, avec les opinions que nous pouvons avoir sur tel ou tel sujet. Ce serait une folie de dire : « A mon avis, l’homme a besoin de l’air pour vivre » ; ce n’est pas une question d’opinion, mais c’est une vérité.
Il y a plusieurs niveaux de vérités : les vérités scientifiques, dans lesquels il peut avoir des contestations ; les vérités de la vie quotidienne, telle que le fait de l’homme penser, de faire aujourd’hui chaud, etc. Dans la vie morale il y a aussi la question de la vérité : que dois-je faire pour agir bien ? Est-ce que je suis toujours sûr d’agir bien, ou est-ce que je peux me tromper ? Nous constatons souvent, dans notre propre vie, que nous pouvons facilement agir mal, que nous avons besoin de repères pour prendre les décisions les plus importantes. Où se cache alors la vérité ? Si tous les hommes peuvent se tromper, qui aurait l’autorité pour parler de vérité ? Dois-je accepter, telle que la dame citée dessus, que chacun a sa vérité ? Si ça c’est vrai, il n’y a donc pas de vérité, puisqu’une vérité peut contredire celle de mon voisin, ce que pour moi est vérité, pour lui c’est un mensonge, c’est faux.
Si ce sont les hommes la source de la vérité, nous pourrions peut-être penser ainsi. Même s’il faut reconnaître qu’il y a une loi naturelle dans le cœur de l’homme, puisque d’une façon générale l’humanité a des principes communs : protéger la vie, par exemple ; la recherche de l’amour, un autre exemple. Cependant, s’il n'y a personne qui ne se trompe pas par rapport à la vérité, nous savons qui c’est : Dieu. « Dieu seul peut répondre à la question sur le bien, parce qu’il est le Bien » (Jean Paul II). Jésus a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ! ». Pour nous, les chrétiens, la vérité est une personne : Jésus. Toute notre vie gagne du sens en contemplant cette personne. « De ce fait, la réponse décisive à toute interrogation de l’homme, en particulier à ses interrogations religieuses et morales, est donnée par Jésus Christ ; bien plus, c’est Jésus Christ lui-même, comme le rappelle le deuxième Concile du Vatican : en réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. » (Jean Paul II) Et Jean Paul II continue : « Il convient que l’homme d’aujourd’hui se tourne de nouveau vers le Christ pour recevoir de Lui la réponse à ce qui est bien et sur ce qui est mal. »
La vérité peut être découverte et une vie peut être vécue dans la vérité, si nous rencontrons Jésus Christ vivant et ressuscité. Et cela est possible, parce que Dieu est parmi nous ! « Je vivrai au milieu de vous, je serai votre Dieu et vous serez mon peuple » (Lv 26,12) Et Jésus nous a promit : « Je serai avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20) Dieu est parmi nous, Dieu est avec nous. Mais, pour vivre dans sa vérité pleine qui nous révèle notre vérité, la vérité sur nous-mêmes et le sens le plus profond de notre vie, il faut l’inviter à participer de notre vie. Dieu, parce qu’il est amour, il ne nous oblige à rien. Il attend, il tape à notre porte, ceux qui la lui ouvriront, connaîtront le véritable bonheur, la vérité sur Dieu et leur propre vérité, qui ils sont. « Jésus n’est pas seulement venu révéler à l’homme le visage de Dieu, mais révéler à l’homme le visage même de l’homme. » (Jean Paul II). Nous ne sommes pas seulement appelés à vivre une relation d’obligation avec Dieu, comme ceux qui disent qu’il faut aller à la messe, il faut prier, il faut aider les pauvres, etc. . Non, Jésus nous appelle à vivre une relation beaucoup plus profonde, d’amitié, d’intimité avec Lui. N’ayons pas peur de nous approcher de Dieu, source de vérité et de bonheur, car «la liberté de l’homme et la Loi de Dieu ne s’opposent pas, mais, au contraire, s’appellent mutuellement » (Jean Paul II). Soyons «des chercheurs de Dieu », tels que les rois qui ont suivi une étoile et qui ont rencontrés l’Enfant Jésus ; Dieu nous aidera sûrement, et nous allons le trouver. Cherchons Dieu dans notre prière, mais aussi dans une communauté chrétienne fervente, où Dieu se fait présent. Alors notre bonheur sera parfait, et nous irons le partager avec d’autres «chercheurs de Dieu ».
Daniel Ramos - Membre de la Communauté Catholique Shalom
Nenhum comentário:
Postar um comentário